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Rome 31 Août 2003 - Round Table
Table Ronde « Les consommateurs changent…Quelles conséquences pour l’élevage et les produits animaux ?
Table Ronde coordonnée par Jean-Claude Flamant (Mission d’Animation des Agrobiosciences) Présentée et animée par Jean-Claude Flamant et Roberto Chizzolini
Introduction
Jean-Claude Flamant
Mesdames et Messieurs, Chers Collègues
C’est vraiment un plaisir pour moi d’ouvrir cette Quatrième
Table Ronde. Tout d’abord, je désire vous rappeler les trois
principes qui sont à la base de ces Tables Rondes:
Les débats sont enregistrés et retranscrits afin que le contenu
de chaque Table Ronde soit accessible sur le site Web de la FEZ
et aussi sur celui de la Mission Agrobiosciences.
L’année dernière (2002), lors de la Réunion Annuelle du Caire,
la Table Ronde avait été consacrée au thème de la mondialisation,
en rapport avec la Conférence de l’OMC à Doha et le Sommet de
Johannesburg. L’année précédente (2001), à Budapest, nous avions
choisi de discuter de la signification à donner aux crises à
répétition qui touchent le secteur animal: c’était après la
seconde crise de l’ESB et l’épidémie de fièvre aphteuse en
Grande Bretagne et dans les pays d’Europe de l’Ouest. Et, à La
Haye, en 2000, la première Table Ronde avait été consacrée à un
débat sur la filière des connaissances depuis la recherche
jusqu’au consommateur.
Pour cette présente Table Ronde, nous avons fait le choix, avec
le Président de la FEZ et le Comité Scientifique Italien, de
saisir l’occasion de la publication par la FEZ du rapport sur le
futur de l’élevage en Europe « After BSE » présenté ce matin par
le Président du Groupe de Travail, Patrick Cunningham. L’une des
parties de ce rapport est intitulée « Les consommateurs en
changement ». D’où le sujet de cette Table Ronde: « Les
consommateurs changent… Le secteur des productions animales
va-t-il aussi changer ? » (Voir aussi le thème de la 8ème
Université d’Été de l’Innovation Rurale: « L’agriculture
peut-elle être modifiée par la demande sociale ? »)
Nous souhaitons discuter ensemble, dans ce cadre, de trois
questions qui correspondent à des préoccupations majeures
aujourd’hui pour l’élevage et les produits animaux :
Ces questions ont été formulées par le Comité Scientifique
Italien de la présente Réunion Annuelle présidé par Alessandro
Nardone que je veux remercier ici. Pour y apporter des réponses
et en débattre, nous avons invité quatre personnalités qui
composent notre panel. Elles ont accepté de contribuer à nos
réflexions et d’en parler avec nous, et je désire les en
remercier aussi en votre nom à tous.
Pour animer cette Table Ronde, j’ai le privilège de bénéficier
de l’aide de Roberto Chizzolini, Professeur à l’Université de
Parme, et expert en sécurité sanitaire des aliments auprès des
autorités italiennes. Roberto Chizzolini Pour ouvrir cette Table Ronde, j’aimerais poser à chacun d’entre
vous la question suivante: en vous référant à votre propre
domaine de compétences, pouvez-vous nous dire ce qui, selon vous,
caractérise le changement d’attitude des consommateurs vis-à-vis
des aliments d’origine animale. Très brièvement, en une minute
maximum chacun ! Martine Padilla (IAMM) Ce que je peux dire brièvement… c’est que le consommateur
effectue ses choix alimentaires pas uniquement en se référant au
prix et selon son pouvoir d’achat comme les économistes ont l’habitude
de le dire.
Dans ce contexte, les produits animaux ont une forte identité,
beaucoup plus que les autres aliments. Les évolutions les plus
récentes de l’attitude des consommateurs se référent à trois
aspects: Premièrement, ce que l’on appelle la segmentation des
produits apparaît plus liée aux occasions de consommation qu’à
la qualité intrinsèque des produits; Deuxièmement, la santé et
la sécurité sont des arguments significatifs dans les pays
industrialisés, mais ceux-ci ne pèsent pas beaucoup dans les
pays les plus pauvres où joue d’abord la confiance attribuée aux
vendeurs de proximité.
Finalement, le consommateur réclame ce qu’il considère être son
droit au plaisir, revendique de pouvoir économiser de son temps,
et exprime son rapport à ses origines par des produits
spécifiques. Catherine Reynolds (IFR) Les attitudes des consommateurs ont-elles beaucoup changé ? Il
est d’abord important de se rappeler que les consommateurs, en
général, ne savent pas plus de choses sur la production de la
viande que sur celle du thé, des œufs ou des pommes. Et même, si
vous vous reportez 100 ans en arrière, la sécurité des aliments
était déjà en train de passer dans la main des producteurs et
des distributeurs. Aujourd’hui, les consommateurs demandent
toujours et attendent d’un produit qu’il soit sûr, facile d’usage
et de bon rapport qualité prix. Ceci n’a pas changé depuis des
lustres !
Dans le cas de la viande, le secteur de la production doit
reconnaître le rôle moteur du consommateur. Au Royaume-Uni par
exemple, si vous considérez par exemple le cas de la viande de
porc maigre et celui des larges côtes de mouton, la MLC - Meat
and Livestock Commission - dépense chaque année 1 million de
Livres pour des enquêtes sur ce sujet auprès des consommateurs.
Des messages plus rationnels dans les médias à propos du rôle de
la viande dans une alimentation équilibrée, et moins d’arguments
simplifiés tels que « la viande est bonne/mauvaise/grasse/pleine
de fer » ont probablement joué comme facteurs de reprise de la
consommation de viande en Grande-Bretagne (par exemple la
consommation de viande bœuf est passée de 900.000 tonnes en 2000
à 985.000 tonnes en 2002). Il resterait à évaluer l’influence
réelle de la publicité faite pour le régime Atkins («The Atkins
Diet»). Vittorio Camazza (Coop) Dans les pays d’Europe de l’Ouest plusieurs facteurs ont joué un
rôle majeur dans la modification de l’attitude des consommateurs: Leo Bertozzi (CFPR) Tout d’abord, je suis d’accord avec le dernier point abordé par
Vittorio Camazza. Pour moi, le changement d’attitude des
consommateurs le plus important envers les aliments est dû à la
distance croissante entre eux et les lieux de production et d’approvisionnement.
Ceci a pour conséquence une forte concentration le long de la
chaîne de production-distribution avec une standardisation
significative des produits offerts à la vente. Mais, en sens
opposé à cette tendance, on observe un intérêt croissant des
consommateurs pour des produits qui disposent d’une Indication
Géographique et pour ceux qui offrent une possibilité de
diversification de diététique.
Roberto Chizzolini Seconde question. Pourriez-vous nous
expliquer quels sont les principaux facteurs qui ont de l’influence
sur l’évolution de l’attitude des consommateurs envers les
aliments d’origine animale, selon les différents pays et aussi
en relation avec les différentes catégories de consommateurs ?
Je propose que nous commencions par Catherine Reynolds pour
illustrer le cas de la Grande Bretagne et plus généralement des
pays industrialisés en Europe de l’Ouest. Puis Martine Padilla
décrira la situation des pays Méditerranéens.
Catherine Reynolds (IFR)
C’est pour répondre à trois problèmes de sécurité sanitaire
d’origine bactériologique (Listeria dans les fromages,
Salmonella des œufs, et botulisme dans les yaourts), que la Loi
de Sécurité Sanitaire des Aliments (« Food Safety Act ») a été
adoptée en 1990 en mettant l’accent sur des problématiques
telles que la traçabilité. Elle a conduit au concept de « due
diligence défense ») présenté comme ayant un rapport avec les
préoccupations du consommateur.
(La Loi britannique de Sécurité Sanitaire des Aliments de 1990 a
introduit le concept de « due diligence défense ». Il permet à
quelqu’un faisant l’objet d’une procédure judiciaire de faire
valoir qu’il a pris « toutes les précautions raisonnables et agi
dans des délais rapides », afin d’éviter des dommages. En
conséquence une défense en « due diligence » est recevable si
vous pouvez montrer que vous avez pris toutes les mesures
raisonnables pour assurer que l’aliment que vous vendez soit
conforme à la loi, ou que le dommage résulte de la faute d’une
autre personne ou d’une autre entreprise.)
En Grande Bretagne, les changements intervenus au cours des
années 90, ont procédé de manière évolutive, et bien que les
accidents alimentaires successifs aient eu un effet immédiat,
avec des impacts à court terme (par exemple sur les pâtés), et
dans certains cas avec des effets mémoire de long terme, les
consommateurs ont maintenant des comportements de prise de
décision que l’on peut qualifier de sophistiqués par rapport à
l’éventualité des risques.
1996 fut l’année au cours de laquelle le lien entre « l’Aliment
» (et pas uniquement la viande) et les consommateurs a été
irrémédiablement rompu. Les réactions des consommateurs n’étaient
pas prévisibles – depuis ceux qui ont arrêté de manger de la
viande de bœuf à ceux qui en ont accru la consommation – mais la
plupart des gens ont réalisé qu’après l’annonce concernant le
lien possible entre l’ESB et la maladie de Kreuztveld Jacob
atypique la réalité était que le danger était virtuellement une
affaire du passé. Le mal était fait !
En Grande Bretagne, beaucoup de générations se sont écoulées
depuis que la majorité de la population a quitté la terre. Il y
a donc une déconnexion qui conduit les consommateurs qui
disposent d’un niveau élevé de revenu à rechercher des
possibilités d’achat de personne à personne, et à s’approvisionner
sur des marchés de produits « bio » ou de produits de niche. Ils
considèrent, apparemment: « Plus je paie cher pour mon
alimentation, plus elle est sûre ! ». Ainsi, un prix plus élevé
apporterait une plus grande assurance ! Pour ces consommateurs,
les risques liés à ces comportements, associés à une moindre
intervention des contrôles, n’apparaissent pas comme posant
problèmes.
La manière dont actuellement nous mangeons en Grande Bretagne a
beaucoup changé. En Angleterre, la plupart des gens prennent
leur repas de midi sur leur lieu de travail, au bureau, beaucoup
plus que n’importe où en Europe. Or, vous ne pouvez pas manger
confortablement quelque chose qui est chaud, recherché ou
accompagné de sauce pendant que vous envoyez un courriel - vous
préférez pratiquer le « snacking », c’est-à-dire manger sur le
pouce, avec un sandwich, un fruit ou un yaourt.
La modification des attitudes de consommation envers les
produits d’origine animale est à mettre en rapport avec une
caractéristique majeure du marché britannique, le marché « à
deux strates »: d’une part de la viande fraîche produite dans le
pays d’origine et d’autre part des produits carnés dont la
provenance est incertaine, tels que sa nature « viande » peut ne
pas être reconnue, particulièrement par les enfants. En fait, la
consommation de « Viande » en tant que morceau coupé, est liée à
la confection d’un plat: or la perte croissante de savoir-faire
pour la préparation et la cuisson de la viande et des abats est
aujourd’hui en Grande Bretagne un facteur clé des comportements
d’achat. Martine Padilla Dans tous les pays, les principaux facteurs qui conditionnent l’évolution
de l’attitude des consommateurs sont au nombre de trois, le
premier et le second ayant les mêmes effets:
J’ajoute que l’on observe une grande instabilité des
consommateurs, dont les comportements sont liés à des problèmes
ponctuels (ESB, dioxine, fièvre porcine) ou à des modifications
de l’image des produits sous l’influence des médias.
Nous pouvons aussi nous interroger sur les effets de l’âge et
des générations sur l’évolution de la consommation. Globalement,
la consommation de viande continuera à diminuer indépendamment
des cycles de vie et des générations. Cependant, trois cas
méritent une attention particulière: -
Ainsi, vous pouvez voir qu’il n’y a pas de règle unique pour ces
facteurs d’évolution.
Jean-Claude Flamant Nous arrivons maintenant à la troisième
question posée au panel. Nous venons d’entendre la présentation
des différentes tendances décrites par Catherine Reynolds et
Martine Padilla. Est-il possible, en conséquence de ces
évolutions, de cerner ce que sont aujourd’hui les critères de
choix des consommateurs pour les aliments qu’ils achètent ?
Est-ce le prix, la qualité nutritionnelle, la sécurité sanitaire,
la traçabilité, la protection de l’environnement, le respect du
bien-être animal, l’agriculture biologique, les marques de
qualité et les labels, etc. ? Catherine Reynolds En fait, vouloir comprendre les choix des consommateurs c’est
comme éplucher les couches d’un oignon. Toutes choses égales par
ailleurs, les consommateurs sont demandeurs de toutes ces
valeurs – représentée chacune par la couche d’un oignon. Les
couches seront différentes en taille et en succession pour un
groupe donné selon les pays, la culture, le niveau de revenu,
mais elles seront toutes présentes. Décrire ceci a une valeur
économique: cela signifie que le prix n’est pas tout, mais que
quelque chose qui se traduit par un prix est en accord avec ce
qui est recherché au moment de l’achat. Pour répondre à cette
question des critères de choix, il faut aussi prendre en compte
l’écart qui existe entre le consommateur et le citoyen, la
différence entre le rationnel et l’émotionnel. Le citoyen
britannique va parler de sécurité des aliments et de bien-être
animal, de développement durable et de protection de l’environnement;
alors que la même personne, en tant que consommateur britannique
achète en référence au prix et sur la base de la satisfaction de
ses besoins. Les supermarchés en ont une très bonne connaissance
– de là s’en déduit l’offre « Bogof » « buy one, get one free »
(« acheter quelque chose pour avoir l’autre gratuit ! »). S’il y
a adhésion au produit et confiance dans la marque du produit (qu’il
s’agisse d’une marque de producteur ou d’une marque de
distributeur), alors la confiance est acquise en référence à la
réalisation d’un minimum de contrôles. Vittorio Camazza (Coop)
Comparé au modèle de consommation des dernières décennies, ce
qui s’est passé au cours des dernières années permet d’enregistrer
les attentes suivantes des consommateurs à propos des produits
d’origine animale:
En Italie, les éléments concernant l’impact de l’élevage sur l’environnement
et le bien-être animal représentent, jusqu’à présent, une
demande provenant seulement d’un nombre réduit de consommateurs.
En dépit de quoi, ces éléments doivent être pris en
considération plus soigneusement par les producteurs afin d’anticiper
les changements et non de les subir. Martine Padilla (IAMM)
On ne peut pas donner une réponse globale à cette question. Il
est nécessaire de raisonner par produit et par catégorie de la
population. Je pense que, en Europe, nous sommes dans une
tendance lourde favorable au bien-être animal et à la protection
de l’environnement. Mais, il y a un paradoxe: plus les
conditions d’élevage des bovins sont humanisées, moins nous
voulons manger ceux-ci. Ceci est de plus en plus présent dans
l’esprit des consommateurs. Mais, à l’échelle quotidienne, le
consommateur recherche la qualité et le prix. Il y a ainsi un
fossé entre les attentes des consommateurs et leurs pratiques.
Roberto Chizzolini Le rapport « After BSE » a posé la question de savoir s’il est
possible de reconnecter la chaîne alimentaire entre le
producteur et le consommateur. Notre quatrième question aux
membres du panel met l’accent plus spécialement sur le cas de l’Italie,
en profitant de la présence de deux acteurs italiens. La
question est plus précise: les producteurs peuvent-ils tenir
compte de la nouvelle attitude des consommateurs et comment ?
Leo Bertozzi (CFPR) En Italie, la compétition économique dans le secteur animal ne
peut porter sur la production de masse. En conséquence, le rôle
des produits avec des Indications Géographiques est fondamental
pour assurer dans les différentes régions du pays les activités
du secteur rural et son développement. En 2000, il y avait 1.981
entreprises fromagères localisées dans les régions où des
fromages traditionnels sont produits. Vingt-cinq pour cent de
ces entreprises sont en activité en Emilie-Romagne, où le
Parmeggiano Reggiano est fabriqué. Les produits traditionnels
avec une Indication Géographique doivent avoir pour base des
standards rigoureux en vue de répondre à la demande et aux
besoins des consommateurs. Dans ce contexte, il est possible de
combiner la protection à la fois des producteurs et des
consommateurs. Vittorio Camazza (Coop) Coop, en tant que coopérative de consommateurs, a un
positionnement spécial comparé aux autres entreprises de
distribution. La principale demande des consommateurs devient, à
moyen terme, une action du groupe « Coop ». Les exemples déjà
mentionnés concernant l’origine des produits animaux en sont la
preuve. Le rôle de « Coop » est de mettre en œuvre de telles
demandes, stimulant et exerçant une pression, qu’il s’agisse de
l’industrie, des producteurs, de l’alimentation du bétail, etc.
Ainsi, les distributeurs jouent souvent –laissez moi utiliser
cette expression – une fonction de « Recherche – Développement »
pour les producteurs, mais seuls certains sont prêts, au moins
au début, à jouer le jeu. Martine Padilla (IAMM) Comment reconnecter entre eux les maillons de la chaîne ? N’oubliez
pas que cette déconnexion est le fait des entreprises
industrielles et des groupes de distribution, dans une
perspective de création et de préservation de leurs propres
marchés. Un conflit d’intérêt entre les producteurs, l’industrie
et la distribution n’a pas d’avenir. Il y a un intérêt commun
entre eux: vendre plus et encore plus ! Promouvoir des produits
spécifiques ou des produits traditionnels est une bonne piste
pour parvenir à reconnecter les maillons de la chaîne, parce que
la collaboration est nécessaire entre les différents types d’acteurs
de la chaîne alimentaire, d’autant plus que le consommateur est
capable de reconnaître ces produits.
Roberto Chizzolini Le prix payé par le consommateur profite-t-il
aux producteurs ? Dans quelle mesure la proximité entre le
producteur, l’industriel de l’agro-alimentaire et le marché
influence-t-il le prix final? Quelle est votre analyse ? Leo Bertozzi (CFPR)
La compétition engagée sur la base des facteurs de qualité
implique des coûts de production et des prix de produits
relativement plus élevés. Ces coûts peuvent être amortis et
apporter un bénéfice suffisant aux producteurs, si ceux-ci ont
un accès direct au marché, facilité par des accords et des
dispositions appropriés. Les différents membres de la chaîne d’approvisionnement
doivent partager les intérêts qu’ils ont en commun. Ils doivent
identifier la relation appropriée entre le niveau de prix et le
niveau de la qualité.
Compte-tenu de la réalité du marché pour chaque type de produit,
les organisations responsables de la maîtrise de l’application
des standards de qualité doivent conduire une série d’actions de
marketing dans le but de toucher un marché spécifique et adopter
des programmes appropriés de communication et de promotion. Ces
actions sont conduites à différents niveaux en rapport avec ce
qu’exige le produit, mais de manière générale elles sont
concentrées sur la promotion des aspects typiques qui
différencient les produits bénéficiant d’Indications
Géographiques et les protègent contre des imitations ou des
produits de même catégorie. Tout ceci provient du fait qu’il s’agit
d’un produit spécifique et non d’une marque commerciale. Vittorio Ramazza (Coop)
Le prix est toujours un élément important, mais « Coop » relève
de toute manière la capacité des consommateurs à payer des prix
différents pour des produits de meilleure qualité ou des
produits avec des garanties spéciales ou additionnelles.
Le supplément de prix à payer par le consommateur, doit être
relativement faible, sauf dans le cas de certains produits de
niche et sur des marchés particuliers. Ces prix plus élevés
payés par les consommateurs couvrent les coûts plus élevés pour
les producteurs, mais ces coût additionnels ne sont pas tous
répercutés sur la prix final: une part est assumée par le budget
de « Coop ». Jean-Claude Flamant Un autre point a retenu l’attention du Comité scientifique
italien lors de la préparation de cette Table Ronde: quel est le
rôle joué par le secteur public (gouvernements nationaux, Union
Européenne) dans le domaine de la loi et des règles de
protection des consommateurs ? Vittorio Camazza (Coop) Le rôle des institutions, en relation avec les questions d’hygiène,
est fondamental et irremplaçable.
Au cours des dernières années, ce rôle a été joué de manière
plus dynamique par les organismes nationaux et européens. Des
synergies fortes ont été développées depuis longtemps entre les
institutions publiques et le groupe « Coop »: la dernière en
date a consisté à intégrer dans ses propres activités privées ce
qui a été défini par la loi. Le groupe « Coop » fait le choix
sur les éléments qualitatifs gérés volontairement, de garder une
attitude de plus grande indépendance autant que possible. Les
groupes privés (les distributeurs, mais aussi l’industrie
agroalimentaire) devraient ainsi décider sur quelles activités
ils devraient engager leurs ressources et de quelle manière.
Martine Padilla (IAMM) Le rôle des organismes publics en relation avec la protection
des consommateurs est important dans le cas des produits
d’origine animale: une raison majeure est qu’il s’agit de
produits consommés frais et facilement périssables.
Le rôle des autorités publiques consiste à réguler, informer,
inspecter, harmoniser. Mais il est dommage de constater que le
secteur public ne contrôle pas le pouvoir du secteur de la
distribution ou des entreprises, ou des lobbies qui peuvent
diffuser des informations erronées sur certains produits (bœuf,
porc, nutrition). Le point de vue éthique n’est pas pris en
compte.
Il faut faire la distinction entre les pays moins développés et
l’Europe
Je voudrais insister sur deux points:
Leo Bertozzi (CFPR) La protection du consommateur peut être assurée à travers
plusieurs mesures. En conséquence, le rôle du secteur public est
fondamental.
L’une de ces mesures, afin d’assurer et d’informer les
consommateurs sur la nature exacte, la composition et les
caractéristiques du produit alimentaire, est celle de la
garantie de la désignation d’origine géographique. Ainsi, le
changement le plus important réalisé dans le cadre de l’Union
Européenne au cours de ces dernières années a été l’adoption des
Règles de protection des Indications Géographiques (PDO/PGI).
Cela a permis de créer un corps commun de références pour tous
les Etats membres, qui a eu une réelle influence sur la
présentation des produits alimentaires aux consommateurs et a
renforcé un système de protection ayant pour finalité de donner
des garanties meilleures et plus concrètes sur la spécification
des produits. La récente mise en œuvre de la Règle Européenne
2081/92 et les décisions de la Cour Européenne de Justice
fournissent un cadre efficace au développement d’une politique
commune ayant pour but le maintien et l’amplification de la
qualité alimentaire sur la base de la protection des indications
géographiques.
Au cours de la prochaine conférence de l’OMC à Cancun (Mexique)
en septembre 2003, l’Union Européenne apparaît déterminée à
faire adopter des règles qui limitent l’usage de noms
géographiques, pour des boissons et pour des aliments, aux
producteurs de ces régions où ces produits sont obtenus selon
des usages traditionnels, et ceci à travers un système
multilatéral de notification et d’enregistrement des Indications
Géographiques. Sont concernés les vins et les alcools, aussi
bien que des extensions à d’autres produits alimentaires de
l’article 23 de l’accord TRIPS et du paragraphe 18 de la
Déclaration Ministérielle de Doha.
Les Indications Géographiques concernent des territoires
particuliers et elles permettent aux producteurs de se consacrer
eux-mêmes à la commercialisation de produits typiques qui
rejoignent les demandes des consommateurs en termes d’origine et
de qualité. Ils donnent une valeur supérieure aux produits. De
plus les Indications Géographiques contribuent à la préservation
de l’environnement de leurs régions aussi bien qu’à la
protection de leur patrimoine culinaire, artisanal et culturel.
En conséquence, la protection des Indications Géographiques
constitue un outil utile et nécessaire pour tous les pays du
monde, y compris les pays en voie de développement, qui ont
besoin d’accéder à des marchés différenciés pour des produits
clairement identifiables sur la base de leurs origines
géographiques.
L’Organisation pour un Réseau International d’Indications
Géographiques – oriGIn – a été créée en mai dernier à Genève par
des producteurs de tous les continents, afin de protéger et de
promouvoir les Indications Géographiques. Son Président en est
Pedro Echevarria, président du café Antigua de Guatemala. Le
site Web: www.Origin-GI.com Catherine Reynolds (IFR) Le changement le plus important en Grande-Bretagne au cours de
ces récentes années a été la création de notre “Food Standards
Agency”, avec trois principes de base: (1) le consommateur
d’abord; (2) ouverture et accessibilité; (3) indépendance.
L’Agence apporte un élément élevé de confiance. La confiance en
un organisme régulateur est essentielle, si vous n’avez pas, en
tant que consommateur individuel, la possibilité d’exercer votre
contrôle, par manque de temps ou de connaissances. La FSA
s’efforce de parvenir au consensus, mais l’industrie sait
qu’elle sera « pointée et mise au ban » si nécessaire !
Je voudrais juste commenter ici ce que je pense des gens, des
personnalités, qui agissent au sein de la FSA: leur rôle est
absolument essentiel. Sans leur gestion et la détermination
absolue des membres du Conseil et de la Direction Exécutive –
selon des principes qui sont également ceux de la nouvelle
Autorité Européenne de Sécurité des Aliments – je ne crois pas
que l’Agence aurait acquis la position clé qui est aujourd’hui
la sienne. La position de l’Union Européenne est aussi en train
de devenir influente. Mais il est trop tôt pour dire comment
l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments exercera cette
influence. Et ce qu’il adviendra lorsqu’elle parviendra à une
position de consensus qui sera immédiatement contestée par un
des pays membres.
L’ensemble des pouvoirs publics a un rôle important à jouer dans
le secteur de la production alimentaire parce que celle-ci
concerne tout le monde chaque jour. Le soutien des initiatives
est essentiel. Le prix est également un critère de référence. Si
les prix grimpent et si le consommateur n’achète pas – alors le
commerçant distributeur ne fera pas de stocks et le producteur
perdra ! Jean-Claude Flamant Ainsi, vous avez maintenant en main les réponses préparées par
les membres du panel. Mais avant de vous donner la parole, la
deuxième partie de la Table Ronde va être consacrée aux
commentaires de John Hodges et de Patrick Cunningham sur le
rapport « After BSE » présenté ce matin en séance plénière. Tout
d’abord, John Hodges souhaite commenter le rôle de l’économie
dans les connexions, bonnes ou mauvaises, entre les producteurs
et les consommateurs. Puis, Patrick Cunningham, en tant que
coordonnateur du Groupe de Travail, apportera son analyse sur la
signification de ce rapport à propos des questions débattues
dans cette Table Ronde. John Hodges Merci, monsieur le Président, de me donner ainsi la possibilité
de faire cette brève présentation.
Je désire insister sur deux points au nom de trois membres du
Groupe de Travail « After BSE »: moi-même, Dr. Ben Mepham et
Mme. Janet Graham. Ces deux points concernent le thème de la
présente Table Ronde. Ils surgissent à l’intersection entre les
sciences dures des disciplines animales et ce que quelque fois
on appelle les sciences molles des disciplines
socio-économiques. Ce lien est nouveau pour beaucoup de
participants au sein de la FEZ. Je félicite Jean-Claude Flamant
pour son initiative de mettre en place les Tables Rondes de la
FEZ où cours desquelles cette intersection est explorée chaque
année, et qui encourage les participants aux Réunions Annuelles
de la FEZ à entrer dans le champ des questions socio-économiques
qui ont un impact croissant sur les activités d’élevage et les
sciences zootechniques.
Au sein du Groupe de Travail « After BSE » donle rapport a été
présenté ce matin par son Président Patrick Cunningham, le passé
et le présent sont devenus plus clairs. Cependant, pour trois
d’entre nous, il y a des alternatives aux visions du futur qui
ont été présentées dans la Conclusion du Rapport. Au sein de la
FEZ, l’expérience n’est pas inhabituelle et on peut la souhaiter
comme telle dans une association professionnelle vivante. Depuis
que le rapport « After BSE » a été commandé par la FEZ et que le
Groupe de Travail a présenté son rapport durant cette Réunion
Annuelle, nous avons pensé que les participants trouveraient
intérêt à entendre s’exprimer ces positions alternatives.
Les deux points concernent: 1.Quelles sont les valeurs qui
guident le consommateur Européen ou le citoyen lors de l’acte
d’achat ? 2. Dans quelle mesure ces choix affectent-ils le futur
du secteur des productions animales en Europe ?
Sur ce premier point, la Conclusion de notre rapport considère
que « Tel que le marché fonctionne actuellement, le profit est
roi. » Sans aucun doute, ceci est vrai pour les deux composantes
de la chaîne alimentaire que sont la Transformation et la
Distribution. Cependant, si nous considérons les deux autres
composantes de la chaîne alimentaire, à savoir le producteur de
taille familiale et le très important consommateur, le profit
n’est pas roi. Le petit agriculteur de taille familiale s’est
toujours référé à des valeurs autres que le profit et continue à
le faire ainsi. Au sein du marché Européen, les valeurs de
Sécurité et de Santé prennent une importance grandissante dans
l’esprit des consommateurs. En fait, ils peuvent être considérés
comme étant deux Princes de la Couronne qui mettent au défit le
concept du Roi Profit.
Dans cette société d’abondance, où un faible pourcentage du
revenu disponible est consacré à l’alimentation, il y a une
reconnaissance croissante et une volonté de payer un peu plus
que le prix le plus bas à l’unité. Des consommateurs accordent
plus d’attention maintenant aux facteurs qui conditionnent la
qualité de la vie dans leurs choix d’aliments. C’est pourquoi,
nous avons pris de la distance par rapport à la conception selon
laquelle les valeurs non monétaires, telles que la sécurité et
la santé, seraient seulement respectées s’il était profitable de
le faire sur le plan économique.
Le second point concerne les futurs du secteur de l’élevage à
propos duquel le rapport estime qu’il a « un futur très positif
pour la plupart de ses acteurs ». Pour notre compte, ce futur ne
sera pas déterminé seulement par les forces du secteur de
l’élevage mais aussi par les changements intervenant dans la
demande pour les aliments d’origine animale et dans un contexte
où le profit ne serait plus la seule règle. Beaucoup de
consommateurs manifestent leur mécontentement et leur suspicion
envers les produits animaux en raison des faits dont ils ont eu
l’expérience négative au cours de ces dernières années, tels que
l’ESB et d’autres crises alimentaires dont l’inventaire est
produit dans le rapport. Le développement du végétarisme est
plus significatif parmi les jeunes et on observe des choix
sélectifs croissants pour la consommation de viande. Les
produits « Bio » gagnent en popularité en dépit de leur niveau
de prix.
Le sentiment du groupe minoritaire est que notre futur n’est pas
prédéterminé et qu’il dépend de la manière dont, nous,
particulièrement si nous sommes scientifiques, servirons notre
société dans le futur. Probablement, nous devons prendre garde,
en tant que scientifiques, d’être seulement les porteurs des
intérêts de l’industrie et de la distribution. Nous avons besoin
de reconnaître, que, en tant que scientifiques, nous devons
servir les consommateurs et les citoyens dans la société
considérée comme un tout.
Ceci implique quelques changements de nature éthique. Mettre
l’éthique au cœur, c’est réellement faire des choses dans
l’intérêt d’autres gens. Mais peut-être avons-nous besoin au
sein de la FEZ de commencer à définir ce que nous entendons
comme étant « les autres gens » ? S’agit-il des groupes
industriels qui fréquemment nous apportent des financements ?
Ceci peut être bon pour nos recherches, mais peut-être
devons-nous être plus indépendants lorsque nous présentons les
résultats de nos recherches, et mettre l’accent sur le fait que
notre intérêt central est l’amélioration de la qualité de la vie
des citoyens et des consommateurs vus dans leur ensemble.
Intervenant au nom du groupe minoritaire – et alors nous sommes
sûrs que nous avons produit collectivement un remarquable et
même un excellent Rapport « After BSE » en terme d’analyse des
tendances qui ont affecté le secteur des productions animales
jusqu’à présent – nous pensons que nous n’avons pas pris
suffisamment en compte la diversité des opinions et des options
pour le futur. S’agissant de la question de la manière dont la
FEZ servira la société dans le futur, il est clair que cela
nécessitera plus de travail, plus d’études, plus de groupes de
travail. La FEZ doit prendre en compte les sciences molles et
les domaines de préoccupations socio-économiques: ceci est
essentiel à notre futur. Catherine Reynolds (IFR) J’aimerais faire un commentaire à propos de ce que John Hodges
vient de dire. J’ai fait le tour de tous les posters
aujourd’hui, et je voudrais dire quelque chose à propos des
relations entre la science et les consommateurs. Vous êtes, en
tant que chercheurs, également les acteurs de la chaîne
agroalimentaire, et nous avons tous la responsabilité de nous
assurer que nous pouvons expliquer ce que nous sommes en train
de faire comme chercheurs de telle manière que les consommateurs
puissent le comprendre et l’apprécier. Rappelez-vous qu’il est
important que ce que nous considérons comme étant passionnant
doit être également passionnant pour quiconque rencontré dans un
bar et qui vous demande ce que vous faites ! Demandez-vous: «
Pourquoi devraient-ils s’y intéresser ? » et « En quoi la
connaissance que vous avez maintenant acquise est d’une
quelconque utilité pour la société ? ». Et communiquez en ayant
ça en permanence à l’esprit ! Martine Padilla (IAMM) Je voudrais ajouter un mot. Une fois encore le facteur santé est
souligné comme étant majeur, et je pense que la santé est
assimilée à la sécurité sanitaire. Il n’y a rien, dans les
règles, ni dans les normes, ni dans les préoccupations des
industriels tout le long de la chaîne alimentaire, qui concerne
les aspects nutritionnels. Alors que je pense qu’il est tout à
fait nécessaire de mieux raisonner ces questions. Leo Bertozzi (CFPR)
Un très bref commentaire à propos de la reprise du marché de la
viande de bœuf. Pour nous, en Italie, cette reprise est
réalisable seulement si une politique de long terme sérieuse est
entreprise. Ceci suppose que des choix soient réalisés, que des
gens soient payés pour faire le travail, que le coût en soit
supporté. Nous devons mettre en œuvre un tel cadre de travail.
En effet, si dans le futur, un problème survenait, l’entreprise
ou le pays concerné se rendrait compte qu’il n’y a aucun intérêt
à attendre d’être confronté à cette mauvaise situation et de
devoir improviser une réaction commerciale, mais qu’il fallait
avoir une politique de long terme à 5, 10, 15 ans. D’après notre
expérience, c’est la seule voie à suivre ! Jean-Claude Flamant S’il n’y a pas d’autres réactions de la part du panel, je vais
demander à Patrick Cunningham de nous faire part de ses analyses
en réaction aux propos de John Hodges. Patrick Cunnigham
Merci Monsieur le Président pour la possibilité que vous me
donner d’intervenir dans ce débat.
Je vais reprendre les deux points sur lesquels John Hodges est
intervenu, car cela permettra de continuer le débat que nous
avons engagé. Il est significatif pour moi que les points de vue
défendus par John Hodges sont portés par deux collègues
britanniques. Ainsi, il s’agit très fortement d’une vue des
choses depuis la Grande Bretagne, au sein du groupe de 14
personnes qui se sont retrouvées pour mettre au point le
Rapport. Ainsi, comme l’indique John, il s’agit d’un point de
vue minoritaire, mais les deux points discutés sont des points
fondamentaux.
Il y a au sein du secteur animal, depuis les élevages jusqu’à
l’utilisateur final, une longue chaîne qui devient de plus en
plus complexe. Dans ce processus il y a des biens marchands et
il y a aussi des bénéfices de nature non monétaire. Les biens
marchands sont le hamburger ou le fromage dans le supermarché,
qui peuvent être jugés quant à leur qualité, leur commodité,
leur acceptabilité, leur présentation. Tout ceci est soumis à la
sanction du prix dans le cadre d’une compétition qui a pour but
d’attirer l’attention du consommateur.
Le problème devient plus complexe quand on ajoute une longue
liste de biens additionnels et souhaitables dont l’inventaire
est retranscrit dans le Rapport à partir de la contribution de
Ben Mepham. Il décrit très soigneusement toutes les questions
éthiques et en fait une présentation qui illustre leurs
implications selon qu’il s’agit des producteurs, des
consommateurs, de la biosphère, de l’environnement - au sein
duquel nous vivons et qui implique aussi les animaux. Ils sont
tous sont à la fois contributeurs et aussi destinataires des
bénéfices et des pertes. La plupart des choses dont nous parlons
ici – des questions éthiques d’une manière ou d’une autre – ne
sont pas quantifiables de la même manière que le goût d’un
fromage ou la qualité gustative d’un steak. Ainsi la question
posée, et que John pointe et à laquelle il est très sensible,
est la suivante: comment, dans le cadre du marché, pouvons-nous
faire profiter le consommateur de telles valeurs et de ces
bénéfices?
Le point de vue que nous avons adopté dans nos discussions a été
essentiellement que ce qui concernait la sécurité et la santé
n’était pas inclus dans ce domaine des arguments éthiques. La
santé et la sécurité concernent directement l’autorité publique
et celle-ci doit édicter des règles qui garantissent que tout
aliment est sain. Certes, le débat est permanent à propos des
limites des règles qui s’imposent et de l’exercice de la liberté
du commerce. Mais le principe a été que la santé et la sécurité
n’étaient pas sujets à discussion.
Par conséquent, si nous allons au-delà des questions de santé et
de sécurité, nous prenons en considération des biens de nature
plus subjective. Le point de vue adopté, et qui est largement
repris dans le Rapport que j’ai présenté ce matin, est qu’il
n’est pas réaliste de penser que le marché sera capable de
prendre en compte des critères tels que le bien-être animal.
Cependant, si de tels critères sont considérés comme importants
par la société, ils peuvent être inclus dans des codes de bonnes
pratiques et peut-être même faire l’objet de règles légales.
L’idée fondamentale sous-jacente est que dans un marché de
logique libérale il est dit que quelque chose sera fait soit
parce que c’est profitable à certains ou que cela pénalise
d’autres. Mais, globalement, le résultat est inefficace.
Certes on peut avoir une grande diversité de points de vue
là-dessus. Vous pouvez soutenir que nous devrions vivre dans un
monde meilleur, mais ce que demande le marché tel qu’il est – et
c’est le point de vue de la majorité des membres du groupe qui a
rédigé ce rapport – c’est, soit le profit, soit la régulation.
Nous avons fait en sorte – je dois l’admettre – que notre
rapport soit écrit avec une teinte positive pour le futur des
activités pour lesquelles nous travaillons tous – les
productions animales dans le contexte de l’Europe. On peut
dresser une longue liste de défis, et la plupart de ceux-ci se
traduisent d’une manière ou d’une autre par une pression sur les
prix, une pression sur le profit par l’accroissement des coûts.
Ils rejoignent aussi la question des règles et des normes à
respecter. Cette pression accrue sur les prix peut être aussi
envisagée dans le cadre des discussions de l’OMC. Deux choses
doivent être dites à ce propos: la première est que la pression
à la baisse sur les prix des producteurs n’a qu’un faible impact
sur les prix payés par les consommateurs, comme nous le montrent
les statistiques. Pour beaucoup de produits, seulement 20% du
prix payé par le consommateur reviennent maintenant au
producteur, et finalement toute pression sur les prix à la
production n’a que peu d’effet bénéfique pour le consommateur.
En fait, alors que vous réduisez les coûts de production, ces
marges tendent à être absorbées d’une manière ou d’une autre le
long de la chaîne. Ainsi peut-on comprendre ceux qui sont
impliqués dans le secteur de la production, tout
particulièrement ceux dont les activités agricoles sont liées
aux animaux, qui considèrent que le pouvoir a glissé de telle
manière qu’ils doivent assumer tous les coûts additionnels et
toutes les demandes supplémentaires, et qu’ils sont ceux sur
lesquels pèsent les plus fortes pressions.
Alors, dans ces circonstances et pour ces acteurs du secteur de
l’élevage, comment pourrait-on être optimiste ? Il est
évidemment clair que ces activités demandent beaucoup de
main-d’œuvre et que ce qui peut se produire – et qui s’est déjà
produit par le passé de manière forte – c’est une réduction du
travail, année après année, génération après génération,. La
valeur économique totale des activités d’élevage en Europe
n’évoluera pas énormément. En conséquence, il y aura moins de
gens impliqués pour le même volume produit. C’est une première
voie d’évolution pour le futur.
L’autre est celle de l’accroissement de la productivité: le
Rapport fournit des informations sur l’accroissement de la
productivité par animal, en référence au régime alimentaire et
en référence au travail, considérant que ce sont ces paramètres
qui sont essentiellement affectés par ces évolutions.
Ainsi, il y a deux voies qui peuvent être suivies par le secteur
productif dans le cadre d’une pression économique continue – une
diminution du nombre d’actifs et l’adoption de technologies
nouvelles et appropriées.
Finalement, je voudrais revenir à un point qui a été, je pense,
mentionné très clairement par Martine Padilla. Il concerne le
secteur public et sa place dans l’ensemble du système. Le
secteur public est clairement responsable et garant de
l’intégrité du secteur alimentaire en relation avec la santé et
la sécurité. Mais Martine Padilla semble aussi suggérer qu’il
pourrait jouer un rôle dans la régulation éthique des
comportements. Ainsi, récemment en Grande-Bretagne, l’ « Office
of Fair Trading » a condamné une chaîne de supermarchés pour
pratiques déloyales envers leurs fournisseurs. Je pose la
question suivante aux membres du panel: peut-il y avoir un rôle
accru des pouvoirs publics pour maintenir les équilibres, pour
contrôler les comportements déloyaux contraires à l’éthique
alors que la chaîne alimentaire devient de plus en plus
concentrée entre les mains d’un nombre réduit de quelques
groupes qui détiennent le pouvoir économique ? Akke van der Zijpp (Pays-Bas) Je voudrais vous remercier pour avoir organisé une Table Ronde
telle que celle-ci portant sur la question des liens entre les
acteurs au sein de la chaîne alimentaire, car c’est sur ce sujet
que j’aimerais donner suite aux deux présentations de Patrick
Cunningham et de John Hodges. La comparaison que je suis en
train de faire se réfère à la situation de mon pays, les
Pays-Bas. Elle consiste à voir de quel côté se trouve le prêtre
et le ministre, et de quel autre se trouvent les acteurs
économiques. Je pense que nous disposons maintenant d’un Rapport
qui reflète cette situation: un peu des deux, mais sans que le
lien soit fait entre eux. Par exemple, nous avons entendu ce
matin parler de problèmes qui dérangent tels que les excès
d’azote et de phosphore, l’élargissement et la globalisation...
Puis nous avons parlé de questions d’éthique, de responsabilité
sociale (d’« accountability »)1 dont la nature est éthique, et
aussi de nouvelles technologies. J’aimerais que la FEZ,
réellement, assume le défi de poursuivre dans cette discussion,
et contribue à clarifier ce que sont les enjeux sociologiques
effectivement liés à l’élargissement, à la globalisation. Mais
qu’elle discute aussi des questions éthiques qui se posent
derrière chacun de ces problèmes: le groupe de travail les a
bien identifiées mais, à mon avis, ne leur a pas donné de
réponses. Je pense que ce serait très important pour nos
discussions futures. Je ne demande pas de réponse aujourd’hui.
Je demande seulement que l’on en tienne compte comme une
suggestion qui provient du débat sur ces questions de la
connexion au sein de la chaîne alimentaire !
1[Accountablity: terme d’origine américaine qui signifie
l’exigence de rendre compte, de la part d’un acteur public ou
privé, des implications sociales de ses actions] Jean-Claude Flamant
Nous avons eu, la semaine dernière à Benevento, un très
intéressant Symposium organisé par la Commission « Livestock
Farming System » à propos de la qualité des aliments. Nous avons
abouti à des conclusions relatives à l’évolution de la
consommation et de la pression sur les produits de qualité. Je
sais que Vittorio Moretti désire poser une question à ce sujet.
Vittorio Moretti (Italie) Seulement une petite question aux membres du panel. J’ai
entendu, durant la présentation, l’importance accordée aux
indications géographiques et aux produits traditionnels comme
susceptibles d’orienter le choix des consommateurs. Ma question
est la suivante: d’un point de vue technique, sommes-nous
capables de développer des méthodes d’analyse pour détecter
l’origine des aliments, pas uniquement du point de vue de leur
origine géographique mais aussi du point de vue de leurs
méthodes de production ? Catherine Reynolds (IFR) Il s’agit d’un des domaines auxquels mon Institut accorde un
intérêt particulier. Il concerne à la fois la détermination de
la provenance géographique et la question des produits de
l’agriculture biologique. Il est plus difficile de répondre au
second point. Mais s’agissant du premier aspect, nous disposons
maintenant de méthodes basées sur la spectrométrie de masse, qui
commencent à donner des résultats intéressants quant à la
localisation géographique. Il y a des empreintes, des empreintes
chimiques, qui ne peuvent pas être oblitérées ou changées. Vous
ne pouvez pas sur-imprimer chimiquement, avec des méthodes
frauduleuses, l’empreinte d’origine. Si quelqu’un est intéressé
par ce type de travail, n’hésitez pas à prendre contact avec moi
après cette Table Ronde, et je vous mettrai en rapport avec
Jurian Hoogerwerft qui est le chercheur engagé dans ce type de
travail dans mon Institut. Des travaux sont en cours qui ont un
énorme intérêt au niveau international et qui sont en rapport
avec les enjeux énormes du secteur agroalimentaire. Leo Bertozzi (CFPR)
Je voudrais ajouter qu’il est vrai que l’analyse par les
empreintes physico-chimiques constitue une voie qui doit être
combinée avec les signes de qualité et le système de marques.
Ces deux éléments doivent être associés, et nous avons besoin de
plus en plus de méthodes analytiques appropriées en vue
d’identifier l’origine d’un produit et d’assurer sa traçabilité,
combinées au contrôle du label et de la marque. C’est pourquoi
la définition des différents systèmes d’identification est un
élément important afin de revenir à l’origine vraie du produit,
et dans le cadre du marché global fournir des éléments à
l’autorité publique qui est en charge de la répression des
fraudes pour qu’elle exerce son action de contrôle. Pierlorenzo Secchiari (Italie)
Une courte question concernant un aspect de la qualité
fonctionnelle des produits animaux. Que pensez-vous des
problèmes des acides gras insaturés dans les aliments d’origine
animale ? Roberto Chizzolini Je ne suis pas sûr d’avoir correctement compris votre question.
Parlez-vous de la méthode de détermination des acides gras dans
les différents aliments, ou êtes-vous intéressés à leur
incidence sur la santé humaine ? En fait, votre question me
donne la possibilité de faire le point sur un problème que je
considère très important et qui n’a pas été abordé ici jusqu’à
présent par manque de temps. Il s’agit de la question des
aliments fonctionnels, ou plus généralement du problème de la
relation entre l’alimentation et la santé humaine et le
bien-être. Le problème spécifique que vous avez soulevé, celui
de la présence des acides gras insaturés, devrait certainement
stimuler l’intérêt des producteurs et les conduire à modifier
leurs produits de la même manière qu’il a été nécessaire par le
passé de réduire le taux de gras et de changer la composition
des graisses dans les aliments d’origine animale.
Je n’ai pas d’information détaillée en main sur la question des
acides gras insaturés, et comment ils peuvent être présents dans
les différents aliments d’origine animale, ou comment on peut
réduire leur proportion. Mais, à mon avis, ceci n’est qu’une
partie du problème. Les activités d’élevage et l’alimentation
d’origine animale, depuis quelques années, doivent maintenant
répondre à la demande en matière d’aliments fonctionnels (une
illustration significative de la formule « de l’assiette au
champ »). Car les consommateurs demandent non seulement des
aliments, non seulement des aliments bons, non simplement des
aliments traditionnels de haute qualité, mais ils demandent une
alimentation qui leur garantisse le bien-être, qui les aide à se
maintenir en bonne santé jusqu’à un âge avancé. Il s’agit d’un
problème majeur auquel nous avons à faire face. Keith Hammond (Australia)
Nous envisageons le consommateur comme s’il s’agissait d’un
consommateur « moyen », et cependant ma connaissance de
l’industrie électronique caractérisée par une forte
stratification du marché. Ceci est beaucoup plus complexe que de
réduire le consommateur à un consommateur moyen! Il me semble
que ceci est à mettre en relation avec différents niveaux
d’évaluation, notamment s’agissant du secteur animal et des
producteurs de produits de base. En raison de la diversité qui
existe au sein du secteur animal, il est possible d’envisager
déjà des aliments différents en quantités appréciables.
Maintenant, nous sommes en train de voir que la connaissance de
l’information sur l’âge est à l’origine d’une segmentation du
marché. Ma question consiste à demander dans quelle mesure ce
que l’on appelle le secteur public, et le secteur commercial –
entre les mains d’un nombre d’acteurs de plus en plus réduits –
et le secteur de la production, ont la capacité de décider de la
diversité des aliments dans le futur. Nous pouvons aller dans
une seule voie ou simplement, comme en Amérique Centrale, avoir
à la fois toutes sortes de catégories de produits et une seule
catégorie de viande produite, ou nous orientons-nous
différemment ? Y-a-t-il une grande latitude d’évolution parmi
les différents produits d’origine animale ? Qui influence ça ?
Les acteurs commerciaux ? Les producteurs ont-ils quelque chose
à dire ? Et le secteur privé a-t-il voix au chapitre ? Et si oui
de quelle manière ?
Je ne pense pas que vous puissiez considérer le secteur privé
comme étant unique. Dans le secteur privé ou par exemple dans la
distribution ou dans l’industrie, il y a simultanément
différentes voies en fonction des clients qu’ils ont, en
fonction aussi de la philosophie de l’entreprise. Exemple, si à
un certain moment, pour répondre à des arguments relatifs aux
OGM - c’est seulement un exemple - des entreprises décident de
prendre les devants en adoptant des critères très stricts à
respecter par leurs fournisseurs, mais qu’en même temps d’autres
entreprises – par exemple celles qui sont très engagées dans
l’approvisionnement du marché de masse – ne font pas la même
chose, et ne prennent pas la même direction… Elles sont certes
intéressées, mais considèrent qu’elles s’y engageront d’ici 5 ou
10 ans, dans la mesure où rien ne les oblige avant. Ainsi
beaucoup de choses dépendent de vous, de votre entreprise, de
votre client, de votre pays, de votre situation pour que vous
soyez intéressés ou non de faire quelque chose. Ainsi la «
fermentation » du marché peut être réduite ou élevée. Cela
dépend ! Pour moi, il n’y a pas une réponse unique à cela. D’un
point de vue du distributeur, comme du point de vue du
producteur. Jean-Claude Flaman Nous arrivons à la fin de cette Table Ronde. Je voudrais
demander à chacun des membres du panel de formuler un message de
conclusion en très peu de mots ! Leo Bertozzi (CFPR) En très peu de mots… l’accès au marché ! Vous venez d’un très
grand nombre de pays, tous travaillant au sein du secteur de
l’élevage et des productions animales. Et bien, s’il vous plait,
essayez de travailler pour maintenir et développer la
diversification des produits. Ceci permettra aux systèmes locaux
et aux différentes cultures d’être amplifiés et non d’évoluer
tous vers un système unique alors que ce n’est pas ce que les
gens veulent. Si je parle maintenant avec le point de vue du
producteur, nous avons besoin d’avoir accès au marché et les
indications géographiques peuvent être une bonne voie d’accès.
Vittorio Ramazza (Coop) L’activité développée par “Coop” au cours de ces quinze
dernières années a contribué à accroître les garanties tout au
long de la chaîne productive sur la base de notre label privé et
avec comme résultat une bonne crédibilité pour le consommateur.
« Coop » poursuivra certainement dans cette voie dans le futur.
En essayant de le faire au moindre coût possible. L’approche «
de l’assiette au champ » - et également le contraire « du champ
à l’assiette » - prendra de plus en plus d’importance pour nous
dans le futur, et la chaîne productive, le système productif
agira en conséquence. Catherine Reynolds (IFR) Je voudrais dire que la clé du futur n’est pas seulement de
reconnecter la chaîne entre les producteurs et les
consommateurs.
Je voudrais dire que ceci n’est pas valable, que nous ne pouvons
pas revenir en arrière, et que ce que nous devons faire c’est
reconnecter les consommateurs réels avec les points d’influence
sur les prises de décisions. Ce que je veux dire par
consommateur « réel » est opposé aux consommateurs « activistes
» qui peut-être font la promotion de leur idées personnelles ou
des programmes de leurs organisations non gouvernementales.
Alors, nous aurions moins de risque de discordance entre les
aspirations des consommateurs et celles des citoyens. Martine Padilla (IAMM)
J’ai deux messages:
Jean-Claude Flamant Ainsi, mesdames et messieurs, chers collègues, nous sommes
arrivés à la fin de cette Table Ronde. Je suis certain que nous
en sortons renforcés dans le sentiment que nous ne pouvons pas
être efficaces - que nous soyons producteurs, industriels,
groupes de distribution, enseignants, chercheurs, etc. - sans
avoir une meilleure connaissance et une meilleure compréhension
des consommateurs,
Lors d’un débat antérieur, l’an passé en France, j’ai entendu le
directeur d’un groupe de la grande distribution dire ceci: « Les
consommateurs sont le moteur de notre puissance ! ». Ce qui
signifie bien combien il est important pour nous de mettre
l’éclairage sur les consommateurs. Cependant, nous avons compris
aujourd’hui que si nous adoptions cette attitude, comme nous
l’avons fait au cours de cette Table Ronde, il n’était pas
facile d’analyser ce que sont réellement les consommateurs, ce
qui fait qu’ils changent, quelle est leur capacité à influencer
le secteur productif à l’origine de la chaîne alimentaire. En
fait, nous avons entendu que les consommateurs sont
imprévisibles et même que ce que nous appelons le consommateur
est introuvable.
Si nous envisageons les aspects quantitatifs de la consommation,
nous pouvons cependant observer des évolutions de long terme,
s’agissant par exemple de la consommation de viande, en faveur
de la viande de volaille et plus défavorable à la viande de
bœuf. Il y a aussi de nouvelles exigences à propos de ce qui est
appelé la Qualité. Elles doivent mises en rapport avec l’impact
des crises récentes, qui se traduisent notamment par un intérêt
croissant pour les appellations géographiques, pour lesquelles
la régulation publique joue un rôle déterminant. Mais, nous
avons aussi enregistré le besoin de nouer des rapports plus
étroits entre consommateurs et producteurs, et d’attacher plus
d’attention aux aspects environnementaux, préoccupations qui
sont cependant seulement le fait d’une faible proportion de
consommateurs. Nous avons aussi entendu qu’il n’est pas évident
que les choix des consommateurs soient en accord avec les
souhaits exprimés par les citoyens. C’est pourquoi, nous devons
poursuivre les discussions amorcées au cours de cette Table
Ronde sur les conditions de prise en compte par le marché de
nouvelles valeurs accordées aux aliments, et tout
particulièrement sur les capacités du secteur public de
promouvoir les dimensions éthiques.
Finalement, est-il vraiment possible d’acquérir une meilleure
compréhension des consommateurs et de leur évolution et de leurs
choix ? Sur ce sujet, je garde à l’esprit la remarque de
Catherine Reynolds: « Comprendre les attentes des consommateurs,
c’est comme éplucher les couches d’un oignon ». Qu’est-ce que
cela signifie ? Un oignon avez-vous dit ? Cela veut-il dire
qu’il faut pleurer sur le futur du secteur des productions
animales ? C’est ma dernière question !
Je désire remercier tous les membres du panel qui ont contribué
activement à cette Table Ronde, et aussi Roberto Chizzolini pour
son assistance. Merci aussi à vous tous pour vos questions et
vos réflexions, tout particulièrement à John Hodges et Patrick
Cunningham pour les éclairages apportés à propos du Rapport «
After BSE ». Pour en savoir plus. 1. Les sites Web d’organismes ou de documents mentionnés au
cours de la Table Ronde:
La composition du panel
Les réponses des membres du panel
1. Les changements majeurs dans l’attitude des consommateurs
2. Les facteurs d’évolution des consommateurs
3. Les critères de choix des consommateurs
4. La reconnexion de la chaîne alimentaire entre producteurs et
consommateurs
5. La question des prix
6. Le rôle des institutions publiques
A propos du rapport « After BSE »
Les valeurs qui guident l’achat
Les futurs du secteur animal
Les valeurs qui guident l’achat
La seconde question concerne le futur
La place du secteur public
Les questions de l’assistance
Un intervenant Italien dans l’assistance
Conclusions
Clôture de la Table Ronde